miércoles, agosto 27, 2014

Seis magdalenas


Años atrás mi abuela me mostró
que la medida exacta de champú
a poner en mi mano antes de usarlo
es la de una moneda.

Años atrás mi padre me enseñó
que para ver crecer un mandarino
debo botar las pepas del fruto
por la ventana.

Años atrás mi profesora me advirtió
que para ser siempre pequeña
lo mejor es comer
granizo.

Años atrás una monja me prohibió
para evitar rituales con Satán
escribir en cuadernos
argollados.

Años atrás una colombiana me regaló
antes de una prueba decisiva
un frasco de mermelada roja
rezada.

Años atrás un pintor me retrató
sobre la puerta de un llavero
al óleo y con los ojos
taciturnos.


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Fr.


Six madeleines


Il y a quelques années ma grand-mère me montra
que la mesure exacte de shampooing
à mettre sur ma main avant de l’utiliser
est de la taille d’une pièce.

Il y a quelques années mon père m’apprit
que pour voir pousser un mandarinier
je dois jeter les graines du fruit
par la fenêtre.

Il y a quelques années ma professeure m’avertit
que pour rester toujours petite
le mieux c’est de manger
des grêlons.

Il y a quelques années une bonne-sœur m’interdit
pour éviter les rituels avec Satan
d’écrire  sur des cahiers
à spirales.

Il y a quelques années une colombienne m’offrit
avant d’une épreuve difficile
un pot de confiture rouge
et une prière.

Il y a quelques années un peintre me portraitura
sur la porte d’un porte-clés
à l’huile et avec les yeux
taciturnes.

   

miércoles, agosto 20, 2014

Extranjera, como un pelo en un kebab.

Kaolin y pelo humano, 2013.



Existe, entre extranjeros inmigrantes, una cierta camaradería. Muestra de esa pequeña conspiración, de la que hacemos parte varios millones de personas en Francia, son los restaurantes Kebab. La cocina del Medio Oriente es de una suculencia difícil de igualar, esas personas entendieron algo que nosotros aún no – y yo no sé qué es – que les permite mezclar ingredientes con una facilidad admirable e inventar recetas dignas de un conjuro de Medea. Aún recuerdo la primera vez que un buen amigo curioso me hizo descubrir el chai, un té negro hecho en leche con canela, jengibre y cardamomo que alegra el alma  y que sabe mejor bajo las cobijas. Pasando por el taboule, los baklavas, el tzatziki, el kebbé, los falafels y el chutney, encontramos, a modo de comida rápida, el kebab: un sándwich de pan turco con carne de cordero, tomate, lechuga y una salsa blanca secreta; todo eso por cinco euros, lo que lo convierte, evidentemente, en la opción preferida de estudiantes y jóvenes que empiezan la vida laboral, como yo.

El restaurante Kebab al que siempre voy está a pocas calles de mi casa, y abre hasta la media noche. Cuando digo bonjour con mi acento tropical, el  señor, también inmigrante, sonríe y responde con el suyo. Entonces sentimos en el aire que tenemos varias cosas en común: que hace tiempo hablamos francés, que han pasado varios meses sin ver a los nuestros, que no pertenecemos a este lugar, que llevamos puestas ciertas prendas de vestir que han viajado en la maleta del avión, que escogimos la misma ciudad para vivir, que hemos adoptado nuevas costumbres, que de vez en cuando hablamos en nuestra lengua materna, que hemos ido a la prefectura varias veces a pedir nuestra visa, que estamos del lado de la minoría y que eso nos sitúa del mismo lado de la balanza. El dueño del kebab trabaja con su esposa, quien anota los pedidos, recibe el dinero y agrega las verduras a los kebabs, por su parte, él se ocupa de asar la carne, cortarla en láminas, calentar y cortar el pan y agregar las salsas. Cuando hago mi pedido, la mujer repite cada frase para asegurarse de que nuestros acentos no nos jueguen una mala pasada, luego la dinámica en la cocina se activa. Debo esperar unos quince minutos para pagar y recibir las dos cajas de icopor amarillo, empacadas en una bolsa plástica blanca anónima, sin publicidad.  Un par de clientes habla la lengua de la mujer y la llama interrumpiendo su comida,  uno de ellos estira su brazo y entre el dedo índice y el pulgar le muestra un pelo – del color y largo del suyo- que acaba de encontrar en su kebab. La mujer apenada, lo toma y lo lleva a su esposo, quien abre un poco los ojos y levanta la mano derecha excusándose, le propone inmediatamente prepararle otro y el cliente, despreocupado y seguramente más tolerante que la mitad de los demás, le responde en esa lengua que yo no conozco pero que alcanzo a descifrar,  lo que en español sería “tranquilo hermano, no pasa nada”, y continúa su manjar.

La mujer regresa sonriente, me mira como diciéndome “tú tampoco eres de aquí”, le pregunto cuánto le debo y me dice “diez euros con once”, cifra inhabitual que a demás no corresponde con mis cálculos, “¿disculpe, cuánto es?”, baja la mirada, sube un poco el tono de su voz y repite “diez euros con cincuenta”.  Y es exactamente ahí, en ese espacio temporal y fortuito, donde la conspiración se produce y las dos nos reímos de nosotras mismas, acostumbradas a repetir, a preguntar qué es, cómo se dice, dónde queda, a equivocarnos, hablar más fuerte, aprender a diario, responder a los clichés, adaptarnos a los cambios, construirnos y de-construirnos, es en ese instante fugaz, cada una de un lado de la barra de kebabs, que juntas, creamos un complot en el que sus raíces y las mías se incorporan para originar los seres multiculturales, bilingües, divididos, compartidos, inacabados, que intentamos ser.


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FR.


Étrangère, comme un cheveu dans un kebab.

Il existe, entre les immigrants étrangers, une certaine camaraderie. Preuve de cette petite conspiration, de laquelle nous sommes quelques millions à faire partie en France, c’est les restaurants Kebab. La cuisine du Moyen-Orient est d'une succulence difficile d'atteindre, ces personnes ont compris quelque chose que nous n'avions pas encore compris – et je ne sais pas qu'est-ce que c'est – qui leur permet de mélanger des ingrédients avec une facilité admirable et d'inventer des recettes dignes d'une potion magique de Médée. Je me souviens encore de la première fois qu'un bon ami curieux m'a fait découvrir le chai, un thé noir fait avec du lait, de la cannelle, du gingembre et de la cardamome, qui réjouit l'âme et qui est encore meilleur sous une couverture. En passant par le taboulé, les baklavas, le tzatziki, le kebbé, les falafels et le chutney, on y trouve, à la manière de fast food, le kebab : un sandwich de pain turc avec de la viande de veau, des rondelles de tomate, de la salade et une sauce blanche secrète ; le tout pour cinq euros, ce qui le fait devenir, évidemment, le choix préféré des étudiants et des jeunes qui commencent leur vie professionnelle, comme moi.

Le restaurant Kebab où j'y vais d'habitude est à quelques rues de chez-moi, et il est ouvert jusqu'à minuit. Quand je dis bonjour avec mon accent tropical, le monsieur, aussi un immigrant, sourit et répond avec le sien. Alors nous sentions dans l'air que nous avons quelques choses en commun : que cela fait longtemps que nous parlions français, que cela fait plusieurs mois que nous n'avions pas vu nos êtres chers, que nous n'appartenons pas à cet endroit, que nous portons sur nous certains habits qui ont voyagé dans la valise en soute de l'avion, que nous avons choisi la même ville pour vivre, que nous avions adoptés des nouvelles coutumes, que de temps en temps nous parlions notre langue maternelle, que nous sommes allés plusieurs fois à la préfecture pour demander notre visa, que nous sommes du côté de la minorité et que cela nous place du même côté de la balance. Le propriétaire du kebab travaille avec son épouse, qui prend les commandes, reçoit l'argent et ajoute les légumes dans les kebabs, de son côté lui, il s'occupe de griller la viande, de la couper en lamelles, de chauffer le pain et ajouter les sauces. Quand je fais ma commande, la femme répète chacune de mes phrases pour s'assures que nos accents ne nous jouent pas des mauvais tours, après cela la dynamique en cuisine s'active. Je dois attendre environ quinze minutes pour le payer et recevoir les deux boîtes de polystyrène jaune, emballées dans un sac plastique blanc anonyme, sans publicité. Deux clients parlent la langue de la femme et l'appellent en interrompant leurs repas, l'un d'entre eux étire son bras et lui montre, entre l'index et le pouce, un cheveu – de la longueur et la couleur des siens – qu'il vient de trouver dans son kebab. La femme gênée, prend le cheveu et l'amène à son époux, qui ouvre un peu les yeux et lève la main droite pour s'excuser en lui proposant immédiatement de lui préparer un autre. Le client, calme et sûrement plus tolérant que la plus part des autres, lui répond dans cette langue que je ne connais pas, mais que j'arrive à décoder, ce qu'en français voudra dire « pas de problème mec, tout va bien », et continu son mets.


La femme retourne souriante, me regarde comme en me disant « toi non plus, tu n'es pas d'ici ». Je lui demande combien je lui dois et elle me répond « dix euros et onze », chiffre inhabituel qui en plus ne correspondait pas avec mes calculs, « excuse-moi, combien ? » , elle baisse le regard, parle un petit peu plus fort et répète « dix euros cinquante ». Et c'est exactement là, dans cet espace temporel et fortuit, où la conspiration se produit et toutes les deux, nous nous moquons de nous-mêmes, habituées à répéter, à demander qu'est-ce que c'est ? , comment on dit ? , où se trouve ? , à nous tromper, a parler plus fort, à apprendre au quotidien, répondre aux mauvais clichés, nous adapter aux changements, nous construire et déconstruire, c'est à cet instant fugace, chacune d'un côté de la barre du kebab, qu'ensembles, nous créons un complot dans lequel ses racines et les miennes s'incorporent pour produire les êtres multiculturels, bilingues, divisés, partagés, inachevés, que nous essayons d'être

miércoles, agosto 13, 2014

Mi Diploma

El pasado 25 de Junio, presenté mi trabajo en la Escuela Superior de Artes de Bretaña, Francia. Obtuve el DNSEP (Diploma Nacional Superior de expresión Plástica) Máster II con las felicitaciones del jurado. Comparto con ustedes algunas fotos de lo que pasó ese día.